En mars 2024, la marque Levi's a annoncé son partenariat avec Lalaland.ai, une plateforme qui propose de générer des mannequins artificiels pour figurer sur le site marchand des marques. 

Dans son communiqué de presse, la marque Levi's a déclaré que l'utilisation de mannequins générés par IA pourrait “nous aider à publier plus rapidement un grand nombre d'images de nos produits sur un éventail de morphologies différentes”.

Outre l'argument de la diversité des modèles, les coûts associés à l'achat ou la location de mannequins artificiels sont drastiquement réduits, comparés à ceux associés à la prestation de mannequins humains incluant l'achat ou la location de leurs droits à l'image. 

Qu'en est-il juridiquement ? 

Mannequins artificiels générés par l'IA de Lalaland.ai

Enjeux juridiques des mannequins artificiels

Contrats et mannequins artificiels : repenser la chaîne de valeur

La location ou la vente de mannequins artificiels ne peut pas s’envisager sur le modèle de la contractualisation relative aux mannequins humains - notamment parce qu'un mannequin artificiel ne bénéficie pas d'une protection par un droit à l'image. La chaîne de valeur traditionnelle est donc à revisiter. Il est crucial de rédiger des contrats spécifiques qui prennent en compte les particularités des mannequins artificiels, incluant les droits d’utilisation des images générées, les conditions de diffusion, et les responsabilités en cas de litiges.

Conseils pratiques :

Rédiger des contrats sur mesure : assurez-vous que vos contrats couvrent toutes les spécificités liées aux mannequins artificiels, y compris les droits d'utilisation des images et les obligations de chaque partie.

Conditions Générales de Vente (CGV) : intégrez des clauses spécifiques concernant l'utilisation des mannequins artificiels dans vos CGV pour éviter toute ambiguïté.

Droits à l'image et propriété intellectuelle

Nous sommes en pleine saga judiciaire concernant les données d’entraînement des IA génératives. Pour les mannequins, on ne parle pas de droits d’auteur mais de droit à l’image et de protection des données à caractère personnel principalement. L’utilisation de l’image d’une personne ne peut se faire sans accord ad hoc. Or, les modèles d’IA générative qui proposent de générer des modèles artificiels ont forcément été entraînés grâce à des modèles humains, il existe donc un vrai risque de procès dans ce secteur. 

Conseils pratiques :

Analyse du contexte juridique : restez informés des évolutions législatives et jurisprudentielles concernant le statut juridique des mannequins artificiels et l’utilisation de données pour l’entraînement des IA.

Rédaction de clauses de consentement : intégrez des clauses de consentement explicites ("opt-in") relatives à l'entraînement de systèmes d'IA génératives dans vos contrats avec vos mannequins humains afin de prévenir tout litige.

Pour toute question juridique concernant l'utilisation de mannequins artificiels, contactez le cabinet. Ensemble, nous pouvons sécuriser vos projets et anticiper les évolutions légales pour une gestion sereine de vos innovations en IA.